Être présent, c’est bien plus qu’y être physiquement!
Article par Carole Doucet et Michel Boutin coachs d’affaires professionnels-Océan Coaching, paru dans la revue Gestion HEC du 10/12/2015
On s’intéresse de plus en plus à la présence exécutive, parce qu’elle fait partie des facteurs-clés du succès d’un leader.
Qu’est-ce que la présence exécutive ? Le petit Larousse définit le mot présence d’abord comme le fait de se trouver présent, mais également comme la qualité d’une personne qui s’impose au public par son talent, sa personnalité. On dit par exemple « avoir de la présence sur scène ». Quant au terme exécutive, il fait référence au pouvoir exécutif dans le sens de mener à bien, d’accomplir, de réaliser. En résumé, l’habileté d’être présent pour accomplir quelque chose de spécifique.
La présence exécutive, que ce soit pour un dirigeant, un chef d’entreprise ou un professionnel en position de leadership, est loin d’être innée. En effet, les recherches scientifiques confirment que les leaders doivent environ 50 % de leur talent à la génétique, et 50 % à leurs efforts.
En développant sa présence exécutive, un leader s’assurait entre autres choses :
- d’être crédible pour avoir l’impact souhaité;
- d’inspirer confiance et de favoriser la créativité;
- d’exercer une influence positive sur les gens pour atteindre des résultats exceptionnels;
- de bâtir et d’entretenir des relations significatives et mutuellement profitables.
Plusieurs ouvrages traitent des pistes, des piliers, des composantes et autres stratégies pour développer la présence exécutive. Dans le but de simplifier, nous avons regroupé dans une seule illustration les dénominateurs communs de ces ouvrages, soit les trois éléments clés : le « Soi », la « Situation » et le « Style », ces trois « S » qui permettent de développer et d’optimiser sa présence exécutive comme leader.
LE SOI
Notre authenticité, nos talents, nos forces, nos valeurs, nos habitudes, notre caractère
Une bonne connaissance de soi permet de gérer notre niveau d’énergie et d’être authentique. Cela implique de connaître nos centres d’intérêts, de prendre conscience de notre posture, de nos forces, de nos faiblesses et de l’image que nous projetons dans une situation donnée. La maîtrise de notre énergie nous permet de gérer la pression, de donner une impressions de solidité, de maturité, de confiance en soi, et enfin de conserver notre calme avec « grâce », même lorsque les situations se corsent. Dans le feu de l’action, cela peut vouloir dire prendre trois grandes respirations avant de se lancer dans une conversation chargée d’émotions avec un membre de notre équipe.
LA SITUATION
Notre interprétation des exigences reliées à la situation ou au contexte
Une certaine efficacité personnelle permet de tester nos hypothèses et croyances dans une situation donnée et de se poser quelques questions. Qu’est-ce que je comprends de la situation et des enjeux ? Quel est mon état d’esprit ? Quelles sont mes intentions ? Quels sont les besoins de l’organisation ? Quels sont les intérêts et les attentes des personnes concernées… et les miens ?
Avant de se présenter à une réunion, le leader devrait prendre quelques minutes pour s’informer de la position de ses collègues sur le sujet à l’ordre du jour, du contexte dans lequel la réunion aura lieu, de l’impact il souhaite avoir, et des chances de succès de la réunion, du projet…
LE STYLE
Nos comportements et notre marque
Une bonne capacité de gestion de soi permet de choisir les stratégies de communication et d’interaction appropriées. Rappelons-nous l’importance d’aligner notre style de leadership et nos actions sur ce que nous sommes ainsi qu’à ce que commande la situation – au présent ! Les ouvrages de Daniel Goleman sur l’intelligence émotionnelle, dont son article publié dans la Harvard Business Review intitulé « Leadership That Works », abondent dans ce sens.
Voici quelques exemples de questions à se poser : Comment puis-je communiquer mes idées dans le contexte actuel ? Par l’affirmation? Le questionnement ? Des suggestions ? L’humour ? Comment puis-je exprimer mes émotions (mots, voix, corps…) ? Comment puis-je mettre les gens à l’aise ? Comment percevra-t-on mon écoute ? De quelle façon puis-je me connecter aux autres et gagner leur confiance ?
La présence exécutive, ça se voit et ça se ressent
Bien entendu, l’apparence, la façon de s’exprimer, la poignée de main, la tenue vestimentaire, les habiletés interpersonnelles et le maintien sont autant de facteurs qui ont un impact sur la présence exécutive. Ils découlent des trois éléments clés — le Soi, la Situation, le Style. Ils nous rappellent combien il est important de bien se connaître, d’agir selon ses convictions, d’adapter son style de leadership et de communications aux situations tout en restant authentique, de capitaliser sur ses talents, d’être dans le moment présent et d’être attentif aux autres, tout en étant connecté à soi. La présence exécutive doit, en quelque sorte, être « intériorisée » avant d’être visible de l’extérieur.
Prendre conscience de soi, de la situation et de son style permet de gagner de la perspective, de la clarté et de la confiance. Pour développer sa présence exécutive, rien de mieux que de demander l’opinion de personnes de confiance et d’un coach professionnel.
Et vous, comment décririez-vous votre présence exécutive?